Souvenez-vous, nous étions le 16 novembre 1793 et l'Autrichienne venait d'être condamnée à être exécutée dans quelques heures.
Bon, je vous l'accorde, nous étions tous très jeunes à l'époque mais y a des traces si vous ne me croyez pas.
L'ex-dispendieuse de l'argent de l’État écrit donc une petite lettre à sa belle-sœur Madame Élisabeth qui n'arriva jamais vu que Robespierre se l'est mise de côté pour assurer ses vieux jours.
Ce n'est qu'en 1816 pendant la restauration que Louis XVIII, son beau-frère, est retombé dessus.
C'est beau non ?
Je me demande si la carte postale que j'avais envoyé à mes parents lors de ma colonie de vacances à Saint-Jean-de-Maurienne aura la même valeur dans deux cents ans.
Le reste de la lettre et le texte dans la suite.
Ce 16 octobre, à quatre heures et demie du matin.
C’est à vous, ma sœur, que j’écris pour la dernière fois. Je viens d’être condamnée, non pas à une mort honteuse – elle ne l’est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère. Comme lui innocente j’espère montrer la même fermeté que lui dans ses derniers moments. Je suis calme comme on l’est quand la conscience ne reproche rien. J’ai un profond regret d’abandonner mes pauvres enfants. Vous savez que je n’existais que pour eux et vous, ma bonne et tendre sœur, vous qui avez par votre amitié tout sacrifié pour être avec nous, dans quelle position je vous laisse ! J’ai appris par le plaidoyer même du procès que ma fille était séparée de vous. Hélas ! la pauvre enfant, je n’ose pas lui écrire, elle ne recevrait pas ma lettre, je ne sais pas même si celle-ci vous parviendra. Recevez pour eux deux ici ma bénédiction ; j’espère qu’un jour, lorsqu’ils seront plus grands, ils pourront se réunir avec vous et jouir en entier de vos tendres soins. Qu’ils pensent tous deux à ce que je n’ai cessé de leur inspirer : que les principes et l’exécution exacte de ses devoirs sont la première base de la vie, que leur amitié et leur confiance mutuelle en fera le bonheur. Que ma fille sente qu’à l’âge qu’elle a, elle doit toujours aider son frère par les conseils que l’expérience qu’elle aura de plus que lui et son amitié pourront lui inspirer ; que mon fils, à son tour, rende à sa sœur tous les soins, les services que l'amitié peuvent inspirer ; qu’ils sentent enfin tous deux que dans quelque position où ils pourront se trouver ils ne seront vraiment heureux que par leur union ; qu’ils prennent exemple de nous. Combien, dans nos malheurs, notre amitié nous a donné de consolation ! Et dans le bonheur on jouit doublement quand on peut le partager avec un ami, et où en trouver de plus tendre, de plus uni que dans sa propre famille ? Que mon fils n’oublie jamais les derniers mots de son père que je lui répète expressément : qu’il ne cherche jamais à venger notre mort.
J’ai à vous parler d’une chose bien pénible à mon cœur. Je sais combien cet enfant doit vous avoir fait de la peine. Pardonnez-lui, ma chère sœur, pensez à l’âge qu’il a et combien il est facile de faire dire à un enfant ce qu’on veut et même ce qu’il ne comprend pas. Un jour viendra, j’espère, où il ne sentira que mieux le prix de vos bontés et de votre tendresse pour tous deux. Il me reste à vous confier encore mes dernières pensées. J’aurais voulu les écrire dès le commencement du procès, mais, outre qu’on ne me laissait pas écrire, la marche a été si rapide que je n’en aurais réellement pas eu le temps.
Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle de mes pères, dans celle où j’ai été élevée et que j’ai toujours professée, n’ayant aucune consolation spirituelle à attendre, ne sachant pas s’il existe encore ici des prêtres de cette religion, et même le lieu où je suis les exposerait trop s’ils y entraient une fois. Je demande sincèrement pardon à Dieu de toutes les fautes que j’ai pu commettre depuis que j’existe ; j’espère que, dans sa bonté, il voudra bien recevoir mes derniers vœux, ainsi que ceux que je fais depuis longtemps pour qu’il veuille bien recevoir mon âme dans sa miséricorde et sa bonté. Je demande pardon à tous ceux que je connais et à vous, ma sœur, en particulier, de toutes les peines que, sans le vouloir, j’aurais pu leur causer. Je pardonne à tous mes ennemis le mal qu’ils m’ont fait. Je dis ici adieu à mes tantes et à tous mes frères et sœurs. J’avais des amis, l’idée d’en être séparée pour jamais et leurs peines sont un des plus grands regrets que j’emporte en mourant ; qu’ils sachent du moins que, jusqu’à mon dernier moment, j’ai pensé à eux.
Adieu, ma bonne et tendre sœur ; puisse cette lettre vous arriver. Pensez toujours à moi ; je vous embrasse de tout mon cœur ainsi que ces pauvres et chers enfants. Mon Dieu, qu’il est déchirant de les quitter pour toujours ! Adieu, adieu ! je ne vais plus m’occuper que de mes devoirs spirituels. Comme je ne suis pas libre dans mes actions, on m’amènera peut-être un prêtre ; mais je proteste ici que je ne lui dirai pas un mot et que je le traiterai comme un être absolument étranger.
(source) (explication de texte)
Et ils disent quoi, les testaments des affamés qui croupissaient dans les geôles royales? Ah! oui, suis-je bête, ils ne savaient pas lire, des fois qu'on leur apprennent à penser et que ce ne soient pas les bourgeois qui fassent la révolution (et puis... écrire sans main, de toute manière, c'est un peu compliqué).
RépondreSupprimerElle est où, ta carte postale, Vinvin? pour moi, elle a plus de valeur :)
Sous Louis XVI, les rares personnes dans les geôles royales étaient des criminels qui méritaient d'y être. Et puis ce n'était pas en France qu'on coupait les mains des gens.
SupprimerEt pour la lecture, l'instruction n'a été obligatoire qu'en 1882 (presque un siècle après la révolution, comme quoi, les révolutionnaires ne sont pas mieux que la monarchie à ce niveau)
Et pour les bourgeois, ce ne sont pas eux qui étaient sur les champs de bataille, et je vous rappelle que Robespierre (gentil bourgeois) a fait exécuté on ne sait pas combien de gens (entre plusieurs dizaines de milliers à 100 000 personnes) et en a envoyé eau moins 500 000 en prison, donc à vous lire, on l'impression que mon Louis préféré était un salaud et que la révolution c'est bien (alors qu'on pourrait penser qu'un mec qui fait les cahiers de doléance et qui ne veut pas que ses enfants vengent sa mort est bien plus sympas qu'un dictateur paranoïaque près à tuer toutes les personnes qui pourraient lui prendre le pouvoir, mais bon, chacun son avis...).
Moi, j'ai comme qui dirait l'impression que ceux pour qui vous votez et qui vous disent que les représentant du peuple c'est 1000 fois mieux que que tous les "méchant rois qui sont tous des tyrans" sont les premiers à se foutre de votre gueule (retraites, salaires, voitures et chauffeurs de fonctions,...) et à jouer les monarques aux pleins pouvoirs qui profitent de la France et la ruinent sans chercher à arranger quoi que ce soit (Sarkozy(506 milliards de dettes), Mitterrand(553 milliards),...). A côté, Louis XVI était bien sympas de financer les avancées technologiques et de demander l'avis du peuple.
Mais bon, on est en France, donc les rois c'est caca !
Tiens, ça existe encore les royalistes ?
RépondreSupprimerFaut croire, vu les ventes du bouquins de Lorant Deutsch...
RépondreSupprimerLes royalistes s'intéressent au métro parisien ? Ou aux films d'Onteniente ?
RépondreSupprimerLa meilleure forme de gouvernement, c'est la dictature éclairée.
RépondreSupprimerMais avec tout ces nuages, on va pas être éclairés avant un moment.